Notre groupe est né avec la volonté d'attirer l'attention sur l'EXPOLIUM que CRTVE souffre et ses conséquences pour les travailleurs et les citoyens, dans la mesure où il affecte la capacité de CRTVE à remplir son mandat légal.
Manifeste pour la sauvegarde de CRTVE
CRTVE, en tant que
société publique de communication de l’Union Européenne, est une entreprise clé
pour le développement de notre démocratie, pour les citoyens et pour notre
pays. C’est pour cela, qu’elle devrait être exemplaire dans sa prestation de
services publics autant dans les contenus de sa programmation et de ses
productions que dans la gestion de ses ressources humaines, techniques et
financières.
Cependant, la description actuelle de CRTVE n’est malheureusement pas celle-là. La gestion désastreuse et sa profonde opacité entraînent la perte de cette entreprise depuis des années, et en particulier depuis qu’elle est convertie en une entreprise mercantile.
Durant cette période, plusieurs équipes de directionà différents niveaux de l’organigramme ont permis et instauré des pratiques indignes d’une entreprise publique de l’Union Européenne. Elles ont dirigé la société vers une minimisation de la structure et un dépouillement des ressources et des budgets. L’externalisationet la privatisation directeou déguisée font disparaître des postes clés de la structure voire des services entiers ; avec de dangereuses conséquences pour la viabilité de l’entreprise, de ses emplois et bien entendu pour la garantie des objectifs sociaux qui lui ont été confiés. L’opacité honteuse des contrats permet que des millions d’investissements, qui sont soi-disant réalisés dans des productions en nom propre, finissent dans les poches de tiers. Contrats publics, bénéfices privés.
Les capacités de production en nom propre d’émissions autres qu’informatives sont en train de disparaitre : il n’y a plus de création ni de développement de nouveau format. Moins d’un tiers des programmes émis peuvent être considérés comme de la production en nom propre. Ce qui, d’autre part, implique le non respect de la loi “Mandato Marco”. La programmation est soumise aux intérêts des grands lobbies de la communication, espagnols ou internationaux, sans prendre en compte les besoins et demandes sociales de la nation. Il n’y a pas de planification stratégique publique avec des objectifs, des étapes ou des l’orientation dans le secteur de l’audiovisuel. Par voie de conséquence, il n’existe aucune planification des postes destinés à répondre aux besoins de la production et à remplir correctement le cahier des charges destiné à l’accomplissement des mandats sociaux en place. En revanche, des structures administratives inefficaces et injustifiées ont été créées, entrainant un véritable gaspillage du budget global, uniquement motivées par des décisions et des intérêts politiques ou économiques éloignés du bien commun et des intérêts de l’entreprise.
Devant cette situation intenable, qui affecte non seulement notre travail, mais qui nous empêche aussi de nous conformer au mandat de service public qui nous a été confié, et face à la fraude persistante de la loi qui entraîne un démantèlement déguisé de notre entreprise, nous, les signataires de ce manifeste, en qualité de salariés de CRTVE, exigeons:
1. Que cesse l’externalisation des services qui doivent être assumés par les salariés et que les ressources techniques et humaines nécessaires à leur réalisation soient contractés. Avec la pleine certitude que, dans CRTVE, comme dans n’importe quelle autre entreprise publique, la garantie du respect de ses engagements de service se trouve dans ses professionnels et ses moyens.
2. Que se redimensionne, en augmentant de manière adéquate, les services dans lesquels la charge de travail a été accrue, afin de pouvoir assumer, avec des productions internes en nom propre, le service public que CRTVE a en charge, tout en mettant fin à l’externalisation galopante.
3. Que la majorité du remplacement des postes à pourvoir soit réalisée en contrat à durée indéterminée avec un recrutement où sont garantis la libre concurrence, le mérite et les aptitudes au poste.
4. Que CRTVE exécute les ordonnances judiciaires et légales en apportant la documentation requises sur les effectifs actuels, les contrats de productions et entreprises de services externes, et rectifie immédiatement les irrégularités détectées par la Cour des comptes et par les différents organismes publics.
5. Que s’applique la loi de transparence et que CRTVE rende publics les contrats d’exploitation de droits des productions soi-disant réalisées en nom propre.
6. Que se respecte la loi relative au taux de production en nom propre et que cessent les privilèges envers les entreprises et productions externes.
7. Que la direction générale rende publique son plan d’actions pour CRTVE avec objectifs, étapes, stratégies de développement et performance, principes d’orientation, etc. Et que par la suite, soient réalisés et connus les divers plans des différentes directions par services.
8. Que soit créée une nouvelle comptabilité interne qui indique sans mensonge les dépenses et la répartition du budget, sans pénaliser la production en nom propre à travers des décomptes fictifs et pervers comme des taxes, coûts et surcoûts de programmation, etc., qui servent seulement à justifier abusivement l’externalisation des moyens et de la production de médias.
9. Que soit rationnalisée la structure de gouvernance de l’entreprise et quelle soit mise en placeà partir de procédures transparentes fondées sur le mérite professionnel et académique, en accord avec un projet conforme aux pratiques les plus avancées de l’Union Européenne concernant la gestion des entreprises publiques.
10. Que soit créée une table ronde tripartite composée de la direction de l’entreprise, de représentants syndicaux, de représentants élus directement par les salariés dans chaque service, afin d’évaluer mensuellement le respect des accords et annuler sans délai les externalisations, la suppression des services, et le manque de transparence comptable. À cette table ronde, les décisions auront force exécutoire pour l’entreprise et seront transmises aux instances correspondantes pour leur exécution. La table ronde, aura accès aux systèmes SAP, SGPP et autres systèmes en vigueur qui permettent une information fiable et authentique du fonctionnement de l’entreprise.